« Ne laissez personne prendre le pouvoir sur votre vie.
Rien ne justifie de déposer son bonheur dans les mains d’autrui,
pas même l’amour d’une tierce personne. «
Aurélie Motte
Aurélie Motte, c’est la femme derrière PANPAN, un média inclusif qui a pour ambition de changer les représentations et lutter contre les discriminations. Aurélie a pour mission de donner la parole aux personnes invisibilisé.e.s. pour pousser à la réflexion et pour que chacun.e cultive sa singularité.
Jeune, elle était exigeante avec elle-même et toujours à la recherche de la perfection. Aujourd’hui, elle se “ laisse tranquille ” et nous conseille vivement d’être indulgent.e avec soi et de cultiver l’amour de soi.
Pour Aurélie, la charge mentale c’est “ tout le travail invisible que portent les femmes en couple ”. Jeune maman, elle fait face à une charge mentale accrue et son équilibre en tant que femme n’est pas évident à trouver. Pour autant, Aurélie reste confiante !
Qui es-tu ? D’où viens-tu ? Que fais-tu ?
Je suis Aurélie Motte. J’ai 38 ans et je suis la maman d’un petit garçon, Adel. Je suis originaire de la Métropole Lilloise. En termes d’héritage, je suis ivoiro-sénégalo-guinéenne par ma mère et française par mon père. J’exerce sinon le métier de Directrice Artistique depuis 2010 et j’ai fondé en octobre 2019 PANPAN (@Panpan_ Media) un média inclusif dont l’ambition est de changer les représentations en donnant la parole à celleux qui sont invisibilisé.e.s.
Votre mission sur Terre, selon toi, c’est quoi ?
Ma mission est de changer les mentalités et lutter contre les discriminations. Avec PANPAN nous mettons la lumière sur des histoires, des parcours qui bousculent les représentations. Nous créons des contenus qui font réfléchir. Nous souhaitons aussi valoriser au maximum la pluralité des vies et encourageons chacun.e à prendre soin de ses singularités, à s’aimer.
Ton déclic féministe, c’était ?
Clairement ma mère, sa vie. C’est son parcours, ses combats qui m’ont ouverts les yeux sur les oppressions qu’elle subissait en tant que femme, en tant que femme noire et mère solo. En étant tout le temps dans ses jupons, j’ai observé très jeune ces regards condescendants dans les administrations et institutions, les préjugés notamment par la manière dont on s’adressait à elle, les plafonds de verre qu’elle essayait d’enfoncer en vain, etc. J’ai mesuré vraiment jeune les injustices auxquelles elle faisait face. De l’autre côté, elle m’a éduquée en me disant d’être indépendante, de ne rien attendre des hommes, de ne pas laisser mon bonheur entre leurs mains. Elle avait eu la force et le courage de quitter mon père avec ma soeur, mon frère et moi sous le bras. Une vraie badass ! Quand on est élevé par une telle femme, avec ses messages… on est WOKE très jeune !
T’étais comment plus jeune ?
J’étais une jeune fille réservée, assez solitaire. Je manquais de confiance en moi, mais j’avais une réelle foi en la vie (merci maman pour la positive attitude !). J’étais curieuse. Quand je me prenais de passion pour une activité, j’étais motivée et persévérante. J’étais très exigeante avec moi-même. Pour ne rien vous cacher, la rigueur et la minutie étaient mes besties. Ma quête ultime : la perfection. Heureusement c’était avant ça. Maintenant je me fous la paix et ça fait du bien ! Sinon je réfléchissais beaucoup. J’observais beaucoup.
» Nous souhaitons aussi valoriser au maximum la pluralité
des vies et encourageons chacun‧e à prendre soin
de ses singularités, à s’aimer. «
Aurélie Motte
Ta vision du monde de demain ?
Le monde de demain est un monde conscient et donc solidaire.
Si tu devais donner un conseil aux jeunes générations d’aujourd’hui ?
J’en aurais tellement de choses à leur dire dis donc. Je commencerais par leur dire d’être indulgent.e.s avec eux.elles-mêmes et de cultiver l’amour de soi envers et contre tou.te.s. Ne laissez personne prendre le pouvoir sur votre vie.
Rien ne justifie de déposer son bonheur dans les mains d’autrui, pas même l’amour d’une tierce personne. Si vous avez peur quand vous pensez à ce projet qui ne cesse de revenir dans vos pensées, foncez ! Vous apprivoiserez cette peur à mesure que vous vous rapprocherez de ce qui fait vibrer votre coeur. Vous verrez, on s’y habitue. Je vous souhaite de rester maître.sse de vos vies et de créer vos propres règles. Il n’y a pas un chemin, mais une multitude. Le plus important est le vôtre. Foncez vers vos rêves, vos envies… Ne vous conformez pas aux normes. Cultivez avant tout votre singularité ! Affirmez-vous ! Aimez-vous !
Pour toi, les études, c’est ?
Pas indispensables. Pourtant j’ai grandi avec cette idée que sans diplôme on ne pouvait pas avoir de travail, s’en sortir, et ce encore plus en tant que femme métisse. Après mon bac je ne savais pas ce que je voulais faire de ma vie. Mais dans cette logique je suis partie en fac d’Art et Culture et j’ai fini avec une maîtrise en Information et Communication. J’ai arrêté juste après celle-ci, à bac +4 donc, car je sentais bien que les débouchés ne m’attiraient pas. En gros, je faisais des études pour faire des études. C’est en 2010 que je me suis lancée dans la Direction Artistique, en autodidacte, sans diplôme d’école d’Art. En 2016, je me suis toutefois embarquée dans un parcours de VAE pour transformer mon expérience professionnelle en un diplôme. Je suis certes titulaire d’un master Directeur Artistique en Communication Visuelle et Multimédia, mais ce diplôme a surtout eu le mérite de faire disparaître le syndrome de l’imposteur qui me collait à la peau car j’exerçais déjà ce métier depuis 6 ans ! C’est dingue comme c’est psychologique ! Le fait qu’en France les diplômes soient plus sacralisés que l’expérience y est pour beaucoup je pense !
C’est quoi ton prochain projet ?
Je souhaite lancer mon agence pour accompagner les marques et entreprises qui souhaitent produire du contenu inclusif et engagé.
Pour toi, la charge mentale c’est quoi ? Et toi, ça va ?
Pour moi la charge mentale c’est tout le travail invisible que portent les femmes en couple. Ça se traduit par le fait de penser à tout ce qui doit être fait pour gérer le quotidien/foyer, d’anticiper tout. Selon moi, elle est source de stress et d’anxiété. Et nuit donc clairement au bien-être des femmes. La charge mentale est aussi révélatrice des inégalités entre les hommes et les femmes, des rôles auxquels elles sont cantonnées dans l’inconscient collectif, des stéréotypes de genre… Et plus largement des injonctions qui entravent la liberté des femmes en couple et donc les emprisonnent.
De mon côté, je connaissais la charge mentale en couple et j’avais réussi à éveiller mon homme à cette problématique. Il fait sa part depuis plusieurs années maintenant. Je découvre toutefois depuis la naissance de mon fils en novembre la charge mentale inhérente à l’arrivée d’un enfant. Je la trouve violente. J’ai été propulsée du jour au lendemain dans un monde où je suis devenue, de fait, la spécialiste en charge de mon fils, assistée par mon homme. Même s’il continue à faire sa part et s’implique. Beaucoup repose sur mes épaules. Pour vous répondre je vais bien, mais je suis fatiguée et anxieuse en ce moment. Je me demande comment je vais arriver à trouver un équilibre entre ma vie de mère, ma vie d’entrepreneure et ma vie de femme. J’essaie de rester confiante et sereine face aux chamboulements que je vis depuis bientôt 5 mois. Ce n’est pas évident tous les jours !
Tu es une jeune femme ou minorité de genre, tu as entre 15 et 25 ans, tu doutes de tes talents, tu n’arrives pas à faire des choix dans tes études tu te sens seul·e avec tes questions, tu veux explorer ton plein potentiel ou rencontrer des rôles modèles?
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