» C’est tellement beau la diversité qu’elle soit autour des parcours, des ethnies, des genres : se nourrir de toutes ces expériences de vie est l’une des choses les plus enrichissantes qu’il puisse exister ! «
Sabrina Gaeswaran
Moi, Sabrina, je me suis prêtée au jeu de répondre à quelques questions. Devenue présidente depuis peu, vous allez en apprendre davantage sur qui je suis : mon déclic féministe, mon enfance et ma vision d’aujourd’hui. A 23 ans, je travaille derrière les écrans mais aussi au contact des gens. Le militantisme prend une place de plus importante dans ma vie et me guide dans la direction où j’aimerais aller. Avoir une carrière et être alignée avec mes valeurs : OUI !
Qui es-tu ? D’où viens-tu ? Que fais-tu ?
Hi there !
Je suis Sabrina GANESWARAN, 23 ans, de La Courneuve (93, meilleur département de France 😊) !
Depuis le 20 novembre, je suis la nouvelle présidente de l’association Gen. Club !
En parallèle, je suis responsable de projets informatiques & aussi élue municipale à La Courneuve. Je suis aussi dans le monde associatif depuis toute petite (merci à mes sœurs et mes parents !), notamment autour des causes liées au handicap (avec un accent sur les non-visibles) : l’inclusion de tou.te.s fait partie de notre environnement familial depuis toujours, j’ai baigné dedans !
Ta mission sur Terre, selon toi, c’est ?
Être la catalysatrice (faites place au néologisme car l’inclusion est partout !) entre différentes personnes. J’aime créer du lien, j’aime être à l’initiative de rencontres et surtout rencontrer et échanger avec un éventail hyper hétérogène de gen.te.s ! C’est tellement beau la diversité qu’elle soit autour des parcours, des ethnies, des genres : se nourrir de toutes ces expériences de vie est l’une des choses les plus enrichissantes qu’il puisse exister !
Ton déclic féministe, c’était ?
Quand mon père dès petite m’a dit « Tu n’as pas besoin de te marier comme les autres, reste avec moi jusqu’à tes 40 ans passés » ! Je pense qu’avoir eu des parents racisés, immigrés, qui ont galéré en quittant leur pays d’origine (le Sri Lanka pour les miens) et se sont donnés toute leur vie pour les enfants et de surcroît qu’il et elle soient aussi ouverts d’esprit : c’est une bénédiction.
Les autres parents de la même génération que les miens n’ont clairement pas ce genre de discours, donc je pense que l’impulsion, les codes de langage, le cadre de vie que mes parents m’ont donné font que dans ma tête depuis petite : être une meuf, racisée, bah ouais c’est badass as fuck !
T’étais comment plus jeune ?
Ne pose pas cette question à mes sœurs, sinon ce qui va en ressortir c’est : turbulente, casse-c****, fout le zouk, met le feu aux poubelles à 4 ans (oui oui… on reparlera de cet épisode à un autre moment…) !
Scolairement, j’ai toujours été « intello » avec le côté de la street #93Oblige où nous sommes dans l’entraide avec celleux qui se mettent dans les derniers rangs de la classe.
De nature, ça m’arrive encore quelques fois, j’étais timide. Plutôt près du mur qu’au centre.
» Je conseille aux plus jeunes de ne pas avoir peur de dire ce qu’iels pensent. D’avoir cette volonté et cette niaque de changer le monde parce qu’iels sont l’avenir de demain ! «
Sabrina Ganeswaran
Ta vision du monde de demain ?
Ma vision du monde de demain, c’est un monde où la diversité est une force. Un monde où on voit plus l’inside que l’outside aka ne plus s’attarder et avoir des préjugés/stéréotypes par rapport à l’enveloppe externe de quelqu’un et un monde où personne ne s’auto-censurera. Une utopie pour le moment malheureusement mais les codes de la société commence à changer !
Si tu devais donner un conseil aux jeunes générations d’aujourd’hui ?
J’estime faire encore partie de cette jeune génération ! :p Mais je conseille aux plus jeunes de ne pas avoir peur de dire ce qu’iels pensent. D’avoir cette volonté et cette niaque de changer le monde parce qu’iels sont l’avenir de demain !
Plus petite, tu te voyais faire quoi ?
Petite, je me voyais être dans l’informatique, créer des sites internet… Ma mère me disait toujours « Arrête d’être sur les écrans, tu vas finir par porter des lunettes à 10 ans ! ». Bon bah, écoutez vos parents, car ça n’a pas manqué, je suis binoclarde aha et finalement, c’est ce que j’ai fait !
Après un Master en ingénierie informatique, j’ai été développeuse backend web & mobile et maintenant je suis plutôt du côté management de projets informatiques ! 😉
A côté de ça, j’ai développé différentes cordes à mon arc avec la politique et l’associatif au sens large !
Le souvenir qui t’a le plus marqué dans ton parcours/carrière ?
Je pense que c’est lors de mon premier stage en fin de prépa. On devait aller faire un stage de 6 mois dans une boîte : sauf qu’à moins d’entrer par piston en grande majorité dans les sociétés du CAC40, nous sommes contraint.e.s d’aller vers des petites structures.
Donc j’étais dans une start-up en tant que développeuse. Sauf que l’accompagnement par un.e tuteur.ice était proche de zéro et à 17/18 ans, je n’étais pas autonome dans ce domaine et j’avais besoin d’être épaulée. J’étais vachement mise de côté (sans raison valable ma foi..), on me cassait, bref, une première expérience de l’horreur qui m’a même fait douter de mes capacités et du domaine dans lequel j’étais. J’étais dans la nécessité en tant que jeune, en début d’études supérieures donc je prenais sur moi quand on me faisait des crasses ou qu’on me mettait de côté dans cette start-up.
Arrivée à la fin de la période d’essai, le dernier jour, je me suis dit « Fuck off, je m’en fous du stage, on ne me manquera pas de respect pour des raisons qui sont inconnues. Je trouverai autre chose, qu’iels aillent se faire **. » J’ai donné ma démission et à partir de ce jour-là, je me suis décidée à changer mon caractère, de ne plus « avoir peur » d’assumer des propos et dire ce que je pense.
Depuis, je vis une meilleure vie, ça a allégé considérablement ma charge mentale de ne pas prendre pour moi [ça ne veut pas dire que je ne me clashe plus.. Bien au contraire.. !] et aussi, je ne reproduis clairement pas ce que j’ai pu subir avec les alternant.e.s qui bossent avec moi ! Je pense qu’il faut que les jeunes montrent qu’en entreprise, iels doivent être traité.e.s comme égal.e par rapport aux autres salarié.e.s
Quels sujets te tiennent à cœur en 2022 ?
A très court terme, je suis à l’initiative avec plusieurs camarades d’un collectif comme organisation de jeunesse d’un.e candidat.e pour ces élections présidentielles 2022 ! C’est génial comme challenge : épuisant mais motivant d’avoir un collectif d’actuellement 400 personnes inscrites pour nous rejoindre d’un point de vue national !
En dehors de ça, pour Gen. Club, nous avions eu un brainstrom stratégique avec Valérie & Laura à la direction opérationnelle et Laurent qui est notre gardien des comptes !
J’aimerais que l’année 2022 soit l’année d’impact et de growth pour GC. Nous avons des objectifs de jeunes à atteindre, des nouveaux programmes & actions qui vont se développer sur cette année, qu’on puisse s’expandre : bref, j’ai hâte de co-créer ça avec l’ensemble des bénévoles qui font le nerf de Gen Club ! #TeamBadass