« Un bouquet pour faire taire le combat,

parfois intérieur, toujours inégal, trop souvent perdu
et injuste que l’on mène. »

Anastasiia, adhérente Girls Club

Petite, habitant encore en Ukraine, j’attendais impatiemment le 8 mars. Avec le temps, je l’ai détesté. Dans mon enfance, Journée Internationale pour les Droits des Femmes était certes une célébration, mais surtout celle de la féminité (dans tous ses clichés imposés), et non pas de lutte féministe.

En Ukraine, ce jour-là, on nous offrait un bouquet de fleurs. Petite, je le prenais pour un très joli geste. Avec le temps, je l’ai détesté. Sous cette célébration se cachait une tentative de remerciements pour avoir sacrifié sa vie au nom de lessive, de garde des enfants, de dîner préparé après une journée chargée et de postes non-décrochés par la faute du plafond de verre. Ce bouquet nous était, en réalité, toujours offert en guise de réparation, une excuse pour les dommages de guerre. Un bouquet pour faire taire le combat, parfois intérieur, toujours inégal, trop souvent perdu et injuste que l’on mène. Toi, moi, nous.

Adolescente, en déménageant en France, le 8 mars, plus personne ne m’offrait de bouquet. Une fois adulte, ce jour-là, c’est moi qui me l’achetait, et j’ai adoré. Depuis, cette journée n’était plus une victoire d’un combat contre quelqu’un, c’était avant tout une victoire sur soi.

Aujourd’hui, le 8 mars, peu importe ton âge et tes origines, célèbre-le, célèbre-toi, aime-toi. Rappelle-toi que ta confiance en tes forces, ta parole, ta lumière sont tes plus belles et plus puissantes armures dans le combat où je t’apporte, nous t’apportons, le soutien. Toi, moi, nous.

Anastasiia, adhérente Girls Club